On troque la #vanlife pour la #islandlife : Tenerife en famille

Différenciez-vous un voyage d’une vacances, vous? On a souvent eu le débat à ce sujet. Pour nous, un voyage est une occasion de découvrir un monde différent et de s’imprègner de nouvelle culture, de déguster les saveurs, les odeurs, les sensations et d’observer des traditions qui diffèrent des nôtres. Tous nos sens sont stimulés, les journées sont longues et animées. Ça implique beaucoup de préparation avant mais surtout pendant, afin d’en voir le plus possible dans un délais souvent limité. Une vacance est plutôt un moment de pause que l’on s’offre, une occasion pour ne rien faire, ne rien planifier. Le moment parfait pour s’occuper de sa petite personne uniquement, sans casse-tête. Faire le vide pour faire le plein.

Alors puisque nous voyageons plus souvent que l’on prend des vacances, on a décidé par un bel après-midi un peu frais à Barcelone de troquer la #vanlife pour la #islandlife: on change d’itinéraire et on se book de nouveaux billets d’avion! Une semaine de vacances dans notre voyage… Pourquoi pas! Dans quelques jours, on rendra notre maison à roulettes et on passera notre fin de voyage dans l’sud! Du chaud, du soleil et de la mer avant de revenir au froid du Québec. Mélangez le “Cuba” du Canada pour l’aspect accessibilité, le “Hawaii” des USA pour la vie d’ile et une touche de l’Islande pour les paysages bruts et volcanique et vous obtiendrez les Iles Canaries! Jamais nous aurions pensé visiter cet endroit un jour, les iles Canaries. L’ile de Tenerife pour être exact. Je n’avais jamais entendu ce nom il y a à peine quelques semaines de cela. L’archipel, qui appartient à l’Espagne, se situe dans l’océan Atlantique, vis-à-vis la côte africaine entre le Maroc et le Sahara occidental. Détails à venir, dans quelques jours. Pour l’instant, suite de notre périple sur le vieux continent.

Nord de l’Espagne: San Sebastian et Salamanca

Pour s’offrir cette “p’tite s’maine dans l’sud”, nous devions accélérer l’itinéraire. La dernière fois qu’on s’est parlé nous étions en France pour une courte expédition de quelques jours. En fait, c’est pour cela qu’on a fait que passer en France et qu’on fera aussi seulement quelques arrêts au nord de l’Espagne et du Portugal, sur notre route vers Porto d’où on prendra l’avion pour les iles. Le nord de l’Espagne nous a néanmoins beaucoup charmé. San Sebastian a un petit “je ne sais quoi” de bien paisible, calme, sain. L’air de la campagne peut-être? Aussi, la ville est reconnue mondialement pour sa gastronomie, notamment pour ses pintxo, dont on ne se tanne jamais de manger.

Pour profiter de nos derniers moments de #vanlife, on déniche un camping surplombant la mer et les colines verdoyantes de la campagne nord ibérique. Un chef d’oeuvre pour les yeux, de jour comme de nuit.

On pique ensuite à travers les terres et on fait de longues heures dans les (pas-si-belles-que-ça) routes agricoles qui traverse le pays, notre “gros stretch” du voyage, un 7 heures de route qu’on complètera en 2 jours pour laisser bébé se dérouler un peu. On passe par Salamanca, la plus célèbre ville étudiante de l’Espagne qui attire des étudiants de partout à travers le monde dans son université du 12e siècle, dont moi alors que j’étais cégepienne. Et oui, 12 ans plus tard je retourne là où je suis devenue accro de la tortilla et où j’ai appris qu’à la siesta on ne dort pas vraiment. Je reconnais l’université, la Plaza Mayor, les petites rues antiques de pierre et le H&M, que j’avais dévalisé alors qu’il n’était pas encore arrivé au Canada. De beaux souvenirs que je peux partager avec ma famille!

Nord du Portugal: Porto et la vallée Douro

La 2e portion de notre “grand stretch” de route nous amène à Porto, où on passera quelques jours avant de quitter pour les iles. Plusieurs nous avaient suggéré de ne pas négliger cette région et de bien en profiter car elle est magnifique. Vrai! Le premier coup d’oeil est phénoménal en arrivant de Gaia, la banlieue face à la rivière qui abrite toutes les caves à Porto (le vin) du pays. Malgré le temps gris, on en a le souffle coupé. On enfile nos plus beaux habits de touristes-pas-équipés-pentoute-pour-la-pluie-avec-nos-kits-multicolores-on-a-l’air-d’un-tableau-Picasso et on part à la conquête de la ville. Je sais on l’a déjà dit, mais maudit que c’est beau. Peut-être les éffluves de Porto (le vin) qui nous montent à la tête? C’est vraiment vraiment beau!

On passe aussi par la bibliothèque d’Harry Potter qui, malgré notre réticence à payer 4 euros pour aller voir un paquet de livres poussiérieux, valait vraiment le coup (et le coût)!

Quelques autres visites d’usage, dont les fameuses caves de Porto (le vin), la station de train et le célèbre Café Majestique et hop, on part à la découverte de la vallée Douro, située à quelques 100 kms de la ville.

Arrivé à Pinhão, on se sent tout de suite très loin de la civilisation cosmopolite. Des terres et des terres et des terres de vignobles rougis d’automne, il n’y a que ça ici. On y produit tout le Porto du monde ainsi que plusieurs vins. La petite ville ultra charmante et calme en cette période hors saison nous offre une ambiance authentique des campagnes portugaises. On se balade en barque, on observe les pêcheurs et on visite (encore!) les caves de Porto (le vin).

Parce qu’on en a appris beaucoup et parce qu’on ne veut pas oublier… Petit topo sur le Porto, le vin. Saviez-vous que le porto est né d’une erreur de commerce entre le Portugal et l’Angleterre? Le vin provenant de la vallée Douro vieillissait très mal dans le transport vers l’Angleterre alors les Portugais y ont ajouté un alcool fort, un Brandy 77%, et c’est de cette façon que le vin fortifié de Porto est né. Son goût plus sucré que le vin de table provient d’une fermentation écourtée par l’ajout de cet alcool. Fermentation = la levure qui transforme le sucre naturel des raisins en alcool et en CO2. Donc porto = fortification du vin avec alcool à 77% = plus haute teneur en alcool que le vin (autour de 20%) + fermentation plus courte = plus sucré car plus de sucre naturel conservé. Ça fait du sens? Il y a aussi plusieurs sortes de Porto, qui se regroupe sous 2 catégories: le ruby et le tawny. Il y a le LBV, le vintage, le colheita… JP dit c’est assez, je vais vous perdre! Tout cela pour dire qu’on s’est payé une folie, un vintage de mon année de naissance, embouteillé l’année de naissance à JP. Fou non?! On le boiera jamais ça vaut bien trop…

Merci et à bientôt, #vanlife

C’est maintenant l’heure de rendre notre petite maison de 7 mètres carré et de faire nos adieux à la #vanlife. Un beau 6 semaines de voyagement dans un cocon pas plus gros qu’un garde-robe avec un bébé qui vieillira de 4 à 6 mois, qui apprendra à se tourner et à semi-ramper sur une banquette frette de campervan, qui fera sa toilette dans un bain gonflable improvisé, avec des parents qui ne seront nettoyés que par la sueur de leurs aventures, à faire des pipis accroupis dans toutes les sortes d’arbustes de l’Europe… 6 semaines de camping “wild and free” la plupart du temps, à essayer de comprendre les termes de campeux et apprendre à se domper/se remplir/se ploguer, à réaliser que les eaux grises ça pu le c**** si ce n’est pas vidé assez souvent, à manger toutes les variantes possibles de pâtes aux chorizo, de riz au brocoli et de wrap aux bines ou encore à se faire livrer de la pizz à la van, à boire du instan trop cafféiné dans de l’eau louche tous les matins, et même à recevoir de la visite à souper/coucher/déjeuner. On rend la van avec une belle grosse poque sur toute la longueur, petit souvenir qu’elle a rapporté des petites rues trop étroites de Porto et qui nous coûtera 10 fois notre vintage trop cher mais ça, on n’en parlera pas. Merci pour tout #vanlife, tu as parfaitement rempli ton mandat, tu es aussi extraordinaire que nous t’avions imaginé!

Iles Canaries: Tenerife

Nous voilà en vacances et dès notre sortie de l’avion, le climat tropical nous fait sourire. Nous logeons dans un Airbnb de luxe choisi avec soin: on veut que bébé ait son propre lit, on veut des belles vues, des commodités à pied mais idéalement dans un endroit pas trop touristique, une chaise longue sur le balcon, une piscine dans le complexe… on a tout ça, et encore plus! 3 chambres, 2 salles de bain, plancher de marbre et même un toutou Winnie de Poo pour bébé… C’est le bonheur! Bébé danse le flamenco dans le bain, on trouve du fromage bleu à 0,89€… on capote! Vue de notre balcon:

On habite à Los Gigantes, une crique dans le centre-ouest de l’ile, entourée de rochers volcaniques et de petites plages de sable noir. Tenerife c’est le Oahu, d’Hawaii: l’ile la plus peuplée et la plus développée qui en offre pour tous les goûts. Certains secteurs surdéveloppés et sur-bétonnés sont à éviter si on veut un minimum d’authenticité et encore, car les Iles Canaries nous semblent n’être rien d’autre qu’une destination vacances. Mais à Los Gigantes, ce n’est ni trop ni pas assez, c’est juste parfait! L’ile possède aussi un immense volcan, le Teide, le plus célèbre et le plus visité d’Europe avec un sommet qui culmine à plus de 3500m d’altitude. Trop haut pour bébé, on se rend à 2500m pour une belle randonnée dans les sols arides qui nous rappellent l’Islande.

On a aussi pu faire de la plongée, chose à laquelle on ne s’attendait pas dans ce voyage mais qui nous comble de bonheur! Après 2 ans et demi sans plonger pour moi, ce fut un 2e baptême et l’endroit était parfait pour ça! Puisqu’on a un bébé et qu’on ne peut pas le laisser seul dans la voiture même avec une fenêtre entreouverte (je blague vous savez bien, on l’a juste fait 2 fois, à l’ombre) notre ami Jean Jambon nous a arrangé ça. On pourra plonger tour à tour, directement de la playa. Un super service de Jean Jambon (juste pour répéter son nom car on s’est trouvé bien drôle, en vérité il se nomme Juan Ramón) et de superbes plongées qui nous ont donné envies d’encore plus!

Ça, c’est la face d’une mère qui revoit son bébé après avoir plongé, tout en imitant la grosse raie qu’elle a vu dans l’eau:

On part à la découverte de l’ile en voiture dans les routes sinueuses le soir de la fête San Andres car on avait entendu parlé que l’événement créeait de bien drôles de traditions dans certains villages. Je ne saurais trop comment expliqué mais à Icod, les jeunes font des courses de “plywood” dans les rues en pente… avec une très petite planche sous les fesses et un sifflet en bouche pour signaler “tassez-vous de là je descends”, ils dévalent les rues à toute allure en prenant des sauts, en zigzagant, en tournant sur eux-mêmes… c’est complètement débile et tellement dangeureux mais on est bien content d’y avoir assisté! La prochaine tradition à Puerto de la Cruz fut moins surprenante mais beaucoup plus mignonne: les enfants se réunissent à la plaza centrale avec leurs constructions de cacannes enfilées sur une tige de métal pour faire le maximum de bruits avec les amis. Les 2 événements, en photos:

On fait aussi une petite balade en bateau pour aller voir les magnifiques côtes à la Jurassic Park et aller à la rencontre des baleines pilotes, une baleine-dauphin pas mal cool. La vraie vie d’ile quoi!

Pour le reste et bien on fait ce qu’on est venu faire ici, plage/piscine/soleil et repos! Il n’y a pas beaucoup d’actions, disons que la populasse de touristes est semblable à la populasse des résidences Soleil et dans une période hors saison comme ça, tout est à un rythme âge d’or. Après avoir vu des cannes à vendre dans les boutiques souvenirs, on en conclu que Tenerife, on y reviendra à la retraite.

***

C’est ce qui met fin à notre merveilleux périple, Raf est maintenant un super nomade qui n’attend que de repartir ❤️